Le Jardin de Max
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Le Jardin de Max, est le retour à une tradition qui traverse trois siècles. Dans les années 1890, un jeune Savoyard né dans la Vallée Verte, Joseph Dupraz, s’établit à La Capite. Avec de maigres économies, il achète une terre inculte, qu’il améliore à force de travail et par «680 tombereaux de déchets» récupérés en ville de Genève, d’où «surélévation du sol et bonification du dit – la culture maraîchère y est splendide», selon un document daté du 5 septembre 1911. Il produit de beaux légumes qu’il vend au marché de Rive (boulevard Helvétique), où il se rend à cheval. Et construit une maison (214, rte de La Capite, inaugurée en 1901) où il loge sa famille. En 1903, naît le petit dernier, Max, qui passera sa vie dans « le jardin». En 1933, il se marie avec Henriette Déruaz, une jeune fille de Choulex. De nombreux enfants viennent animer la maison et… travailler au «jardin» après l’école. Au fil des ans, le domaine s’agrandit. Dans les années 1960, Max Dupraz dirige une prospère entreprise maraîchère. Mais ses enfants choisissent d’autres voies. Max se retrouve bientôt seul avec son épouse. Il travaillera dans son jardin jusqu’à nonante ans et meurt en 1999. Le domaine est cultivé par un agriculteur des environs, la maison familiale vendue… fin de l’histoire?
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Max, mon Grand Père et sa maman au marché de Rive, devant l'Eglise Saint Joseph, aux Eaux-Vives, vers 1925 |
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Résurrection En 2006, une jeune fille de Thônex, Myriam, sort de l’Ecole d’horticulture de Lullier. Diplôme en poche, elle va travailler dans une exploitation maraîchère au Québec, puis dans diverses entreprises de Suisse. Et songe bientôt à relancer l’exploitation qu’a créée son arrière-grand-père au XIXe siècle. Myriam est en effet la petite-fille de Max, et l’arrière petite-fille de Joseph Dupraz. Le terrain est là, mais nu. Il faut tout reconstruire. D’entente avec l’exploitant et avec l’aide de son père, Alain, ainsi que de sa sœur Lucille qui se destine aussi à l’agriculture, Myriam reprend une partie du Jardin de Max et investit dans l’équipement et les outils. En novembre 2012, 25 arbres demi-tiges sont plantés, il faudra plusieurs années pour en voir les fruits. En février 2013, un tunnel froid de 15 mètres surgit, bientôt suivis par deux petits. Les premiers semis et plantations sont contrecarrés par un long hiver suivi d’un printemps pourri, mais Myriam et Lucille font face. En mai, elles distribuent leurs premiers paniers.
120 ans après les débuts de Joseph, le Jardin de Max revit. |